Objets du désirL’OFNI de la semaine : les vêtements froissés

Par Thoaï Niradeth le 29/04/2016
vêtements froissés

L’Objet Fashion Non Identitifé (OFNI) de la semaine devrait ravir les plus paresseux puisqu’il s’agit de la tendance des vêtements vendus (et portés) froissés, ou plus communément appelés habits non-repassés.

Après les baskets déjà sales qui créaient le débat et dont nous vous parlions récemment, nul doute que cette nouvelle tendance sera un bon moyen de briser la glace lors de vos dîners en ville. Nous vous expliquons comment arriver avec allure et fierté à votre prochain repas de famille sans froisser belle-maman. Si l’on était déjà familier des matières chiffonnées dans le prêt-à-porter féminin (souvent contrebalancées par des matières nobles comme le satin et des embellissements précieux), le passage au vestiaire pour homme s’avère sensiblement plus périlleux.
En effet, la panoplie masculine étant un fil plus conventionnelle, l’effet volontairement décati peut jouer des tours et se retourner sur vous tel un parapluie bon marché sur la digue de Wissant… (“Non, je n’ai pas dormi tout habillé.”) Vous privilégierez donc des pièces à la façon impeccable, coupées avec précision dans de riches étoffes. Le tout dans des coloris sobres et unis, par pitié. Explication de texte chez quatre de nos créateurs chouchous.
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À gauche : défilé Yohji Yamamoto, été 2016 - À droite : défilé Julien David, été 2016

Yohji Yamamoto propose deux silhouettes qui s’adressent à deux profils d’homme. D’une part l’option artiste-peintre créant  nonchalamment au saut du lit, dans un soyeux kimono noir fusain. D’autre part l’option businessman stressé-pressé à en pleurer du sang, à moins que ce ne soit des dollars. Dans les deux cas, le pantalon est longueur feu-au-plancher pour une allure plus dynamique et citadine. #Lavageà120
Julien David décline cette même silhouette en costume-bermuda ainsi qu’en combinaison bleu denim, fusionnant deux tendances du printemps-été 2016 en un unique vêtement. Le créateur français propose de plus l’accessoire cagoule brodée en option, dans l’hypothèse où vous n’assumeriez pas totalement. #àéviterdansunlieupublic
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À gauche : défilé Nasir Mazhar, hiver 2016-17 - À droite : défilé Rick Owens, été 2016

Dans une version plus radicale, Rick Owens infuse un esprit couture au roulé-en-boule dans un cuir-papier rouge vif extrêmement fin travaillé à la manière d’un drapé. Absolument flou et fou. Enfin, le jeune Nasir Mazhar (qui présente ses collections à Londres) froisse définitivement l’inébranlable matière nylon par de savants jeux de surpiqûres.
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Chemise en chambray, Issey Miyake (485€ sur MrPorter.com)

Au-delà de l’anecdote, les tissus préalablement froissés de manière industrielle représente une petite prouesse technique qui vaut la peine d’être saluer en elle-même. Ce néo-plissé qui tire à la fois vers le grunge et l’art contemporain insuffle ainsi une bonne dose de décontraction à votre silhouette, transformant un banal costume en fashion statement. Dernier avantage majeur et non des moindres : vous ne craignez désormais plus les contacts rapprochés dans les transports en commun. Vous économisez donc un aller-retour au pressing en taxi. #merciTÊTU
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À gauche : Sweat à capuche, Cheap Monday (39,49€ sur asos.fr) - Au centre : T-shirt oversize sans manches, Asos (22,99€ sur asos.fr) - À droite : T-shirt, Criminal Damage (44€ sur topman.com)