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télévision"Drag Race France", épisode 6 : chaudes larmes, chaude couture, show devant !

Par têtu· le 29/07/2022
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Pour ce sixième épisode de Drag Race France, les queens ont dû créer une fausse pub de parfum et défiler sous le thème de la haute couture. Un épisode fort en tensions et en émotions. Prévoyez les mouchoirs !

C’est posé dans mon canapé, mon repas d’un côté, et le chat de l’autre, que j’ai démarré à 20h tapante la grande messe queer hebdomadaire, qui, si j’en crois mes proches, est regardée par la France entière (tous mes amis sont queer, certes, mais mon papa regarde aussi !). Cette semaine, on le sait, la séparation risque d’être douloureuse. Alors qu’on avait déjà eu le cœur déchiré par le départ de la bordelaise Elips, les queens encore en lice sont sur nos écrans depuis plus d’un mois maintenant, et elles sont quasiment devenues notre famille. Mais avant l’inévitable couperet final, on commence notre heure de spectacle avec un mini-défi légendaire de l'émission.

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Puppet show 

Cette semaine, les queens devront relever un des challenges phares du show : s’imiter entre elles avec des marionnettes. Aussitôt le célèbre “everybody loves puppets” hurlé, c’est l’heure de piocher dans une malle, apportée par l’inimitable Pit Crew. Si les imitations restent gentilles, on notera les jambes d’un mètre de long pour la poupée représentant la bien nommée Grande Dame, tirée par la toute petite queen Lolita Banana. Les mauvaises langues diront qu’elles font la même taille…

Jouant sur les traits de chacune des concurrentes, les blagues sont sympathiques, à l’image de l’ambiance du show en général, bien loin des bad bitches et des piques sassy dont on avait l’habitude dans la version US. On notera tout de même la révélation de Soa de Muse sur le dernier passage de Paloma en Mylène, une information cul(te) qu’on vous laisse le soin de découvrir de vous-même. C’est d’ailleurs notre queen rousse préférée qui remporte le défi avec une hilarante imitation de la Big Bertha et du fameux challenge de cuisine qu’elle attend toujours (et nous aussi au passage !).

Un Maxi Challenge luxe

Après ce premier challenge qui nous aura tiré quelques rires, c’est l’heure du maxi défi. Les queens ont pour mission de créer une pub de parfum à partir d’éléments trouvés dans une boîte, toutes différentes. Paloma, gagnante du mini, à la tâche d’attribuer les objets. Ce sera arc-en-ciel pour la Big Bertha, noir en cuir pour la Grande Dame, pinata pour Lolita Banana et bambou pour Soa. La grande rousse se réserve quant à elle la boîte rouge, et bien lui en pris puisqu’elle découvre à l’intérieur un boa, des lunettes de soleil et une coupe de champagne. Encore une imitation de Fanny Ardant en perspective ? Aussitôt, les queens s’activent, et doivent faire ce qu'elles peuvent avec un fond blanc très peu accessoirisé. Heureusement, les membres du pit crew, toujours enthousiastes (et toujours si peu vêtus), leurs prêtent main-forte.

Les idées sont plutôt bonnes, les univers des boîtes sont respectées, mais on ne peut s'empêcher de penser qu’avec un peu plus d’équipements, les pubs auraient pris une tournure bien plus chiadée. Comme d’habitude pour les épreuves de mise en scène, les talents de Paloma, réalisateur à la ville, lui permettent de tirer son épingle du jeu avec une pub hilarante appelée Arnaque, le parfum des pique-assiettes (comme je suis mauvais, j’ai réfléchi en même temps à une liste de gens à qui l’envoyer). Les autres ne s’en tirent pas mal non plus, avec le parfum Counia et la sexy femme d’affaire de Soa de Muse, où l’excellent Cliché by le Marais de la Big Bertha, grimée en ces femmes qui viennent faire leur EVJF dans le marais et se faire prendre en photo avec les gays locaux, comme si on était au zoo (si vous nous lisez les Becky, arrêtez de faire ça, vraiment).

Fier·es mais en larmes

Pour le défilé, le thème haute couture est jugé avec deux invités : la chanteuse et businesswoman Yseult et le créateur de la marque AMI Alexandre Mattiussi (qui, entre nous, aurait pu s'autoriser plus de flamboyance niveau look). Sans surprise, les fashion queens brillent sur le podium, à l’instar de la Grande Dame et de son look tout en bustier et jupe fuselée, ou encore de Paloma et sa robe hommage au couturier Erté. Le look plus littéral de Lolita Banana, perchée sur des échasses (haute couture, vous l’avez ?) convainc un peu moins.

C’est probablement à partir de ce moment que l’ambiance bascule pour de bon, et où le glam et la légèreté laissent petit à petit place à l’émotion. Alors que Paloma remercie Nicky pour sa bienveillance, la maîtresse de cérémonie, émue, pose la question qui tue : "Qui mérite, pour vous, de partir ce soir ?" La tension monte soudainement d’un cran. Entre malaise palpable et yeux embués, les queens désignent avec regret Lolita Banana qui, accablée, finit même par se désigner elle-même avant d'être reprise par Nicky Doll. "Je regrette tous les jours d'avoir dit ça", assène l'animatrice, alors qu'elle s'était désignée comme étant celle qui méritait de partir lors de sa participation à la version américaine, ce qui avait participé à son élimination.

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Lolita Banana est en larmes. Et pour la deuxième fois de l'émission, on a du mal à retenir les nôtres. Une dizaine de minutes plus tôt, la Big Bertha s'était exprimée sur le cancer qui l'avait poussée à se donner corps et âme au drag. C'est finalement La Big Bertha et Lolita Banana qui s’affrontent pour le lipsync final. Retentit alors la sublime chanson “Corps” d’Yseult. Déjà fortement éprouvées, les deux queens sur la sellette livrent une performance à couper le souffle, avec un final en apothéose, en larmes, quasi nues, dans les bras l’une de l’autre.

Le jury pleure à chaudes larmes, Bertha et Lolita aussi, les autres queens aussi, quant à moi, j'étouffe carrément de gros sanglots avec le chat qui me regarde les yeux ronds. Mon téléphone est rempli de messages d’amis et d’inconnus sur Instagram : tout le monde est dans le même mood, c’est la crise de larmes générale ! Pour conclure, si on ne vous dévoile pas la queen sortante pour laisser le suspens, on vous conjure de regarder ce sublime épisode qui nous a autant brisé le coeur que rappelé que c’était aussi ça, être queer : pleurer d’émotion tout en étant fier d’être soi, devant la France entière.

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Crédit photo : France.tv Slash