mariageKacem, Josh, Sebastian : trois gays nous parlent du mariage de leurs rêves

Par Jérémy Patinier le 18/05/2017
mariage pour tous mariage de leurs rêves

Ce fût un long combat, parfois la réalisation d'un rêve d'union et d'égalité ou le règlement de situations juridiques difficiles... Et pour d’autres, en attendant l’amoureux, les moyens ou le bon moment, ce n’est encore qu’un projet ! Mais ils l’ont déjà imaginé, leur mariage… Voici comment ils rêvent ce jour…

Vous avez dit "mariage gay" ? Christiane Taubira et Dominique Bertinotti ont porté la loi d'ouverture du mariage à tous les couples. Malgré une vague de protestation et la naissance de l'hydre "Manif pour tous", la loi fut adoptée le 23 avril 2013 par 331 voix pour et 225 contre (10 abstentions) en deuxième lecture à l'Assemblée nationale. Dans l'article 143, elle stipule : « Le mariage est contracté par deux personnes de sexe différent ou de même sexe. » Le 29 mai 2013, douze jours après la promulgation de la loi Taubira (17 mai, Journée internationale de lutte contre l'homophobie), Vincent Autin et Bruno Boileau ont échangé leur consentement à la mairie de Montpellier. Trois ans après, 25.900 unions entre personnes de même sexe étaient célébrées (environ 4 % de l'ensemble des mariages); à peu près 7.000 mariages entre hommes ou entre femmes de plus auraient depuis eu lieu. Cela revient à un total de plus de 65.000 personnes homosexuelles aujourd'hui unies par les liens du mariage (sans compter celles et ceux qui ont déjà divorcé !)...
 

Kacem, Paris

Mon mariage à moi, c'est pas de mairie, pas d'église et pas de blanc virginal. Vous allez me dire, mais tu veux quoi ? Je veux un truc simple, élégant et intime à la fois. Je préfère dépenser une petite fortune sur un beau voyage à deux que sur une cérémonie dans laquelle tous les codes que j'ai essayé de combattre toute ma vie vont m'être imposés. Out les centres de tables, les salles décorées design et les menus 6 plats. Je veux une plage, au sable blanc et fin, lui et moi habillés sobrement, dans des costumes en tissu léger, fluide et d'été. Dans des tons terriens, doux et naturels, en dessous, des chemises ouvertes jusqu'au sternum, car j'aime voir son torse poilu qui poursuit sa barbe un peu sauvage et qui montre son sourire, un sourire de certitude, celle de m'aimer et de vouloir m'épouser. Autour de nous, ses amis que j'aurai adoptés, les miens pour lesquels il aura fait de même. On se dira oui face à la mer, au lever du jour marquant le renouveau, la chance nouvelle et une autre journée où l'on s'aimera. Nos amis nous entourent, en cercle et se tiennent par la main, et nous deux sommes sous une arche de ses fleurs préférées. Je pense souvent que c'est lui qui choisira, décidera des détails et moi je dirai oui, car je n'épouserai pas quelqu'un que je ne désire pas combler. Petit comité, énormément d'amour. De la musique 90's qui sort d'une boombox de la même époque, il me fait danser sur les Spice Girls et connaît par cœur la choré de « Wannabe ». Et on fêterait notre mariage toute la journée, à danser sur la plage, avec ceux qu'on aime et qui nous aiment. Le midi on s'enfuit, faire l'amour sur des rochers… Je suis classique et boring, cheesy et romantique. Mais il aime ça et s'en fout. Et on s'aime comme des fous.

 

Josh, 28 ans, Toulouse

Je suis responsable adjoint caisse dans un supermarché et en « bachelor commerce marketing ». Et je suis célibataire à 28 ans... J’ai déjà une idée précise de mon mariage mais pas le mec pour aller avec ! Certains diront que c'est vraiment un mariage de folle mais peu importe ce qu'on en dit c'est mon mariage pas celui des autres. Le thème sera « poussière de fée », c'est une référence à un délire entre amis.  Je souhaite avoir une cérémonie en extérieur dans un champs. Concrètement : un mariage à l'américaine. Un hôtel fleuri avec Monsieur le Maire qui nous attend dessous. Ma mère m'accompagne près de mon futur mari. Les familles de chaque côté, un tapis rouge au centre et des fleurs pour décorer l'ensemble. Uniquement des roses rouges et blanches. Pour nos costumes, je veux des costards sobres et classe (un peu de simplicité parfois ne fait pas de mal). Pour véhiculer les mariés, je souhaiterais trouver une coccinelle (ancien modèle évidemment) et un cabriolet. Pour la réception, on va jouer la sécurité et s'installer dans une salle... au plafond je veux un ciel étoilé, pleins de guirlandes de LED bleues. Des tables en rond avec de la vaisselle argentée, des bougeoirs et des fleurs. À l'ouverture du bal, j'aimerais arriver sur la chanson de Mariah Carey « It's like that », et j'aimerais qu'avec mon mari on prépare un show de danse ensemble. Un truc déjanté qui mélange plusieurs style de musique et de danse.... et si on peut être accompagné des deux amis pour compléter le show pourquoi pas ! La seule chose pour laquelle je n'ai pas d'idée c'est le repas... Je laisserai libre-choix à mon mari ou aux témoins de choisir le repas... Mais je veillerai à ce que l'alcool soit présent en grande quantité... le principal c'est qu'on passe une bonne soirée.
Si l'idée vous a fait rêver et que vous souhaitez vous marier avec moi vous pouvez me joindre au 0622... Non je plaisante évidement.

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Sebastian, 23 ans, Bordeaux

Je suis Colombien et ça fait 4 ans que j’habite en France. Je suis venu faire des études d’ingénieur à Nantes en 2013, par coïncidence l'année où le mariage pour tous est passé. Depuis l'année dernière, je me suis installé à Bordeaux pour ma thèse de doctorat. Je dois dire d'abord que j'ai toujours rêvé de me marier, au point d'avoir tout planifié au moindre détail. Comme j'ai toujours aimé la France, même avant de venir, je rêvais d'un mariage de conte de fées en Provence à la fin du printemps au milieu d'un champs de lavandes en fleur ! Une petite cérémonie sobre et chic, juste avec la famille et les amis proches. Entrer en deuxième avec ma mère au son du Canon de Pachelbel en regardant mon mec souriant m’attendre au fond. Une réception avec du champagne et un gâteau magnifique avec  deux petits bonhommes en haut. Je ne sais pas si un jour j'aurai mon mariage de rêve, mais le fait qu'on a le droit de le faire et de former une famille reconnue par l’État, c'est suffisant pour garder espoir !

 

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